Devenir Consultant en Organisation et Achats
Par Louis Languenou-
Publié le : 07/02/2023
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Lecture 4 min
"Pour un acheteur industriel, il est important de connaître les codes culturels du pays avec lequel on
négocie car dans le cas contraire, cela peut mettre en péril la négociation."
1) Bonjour Louis. Pourriez-vous commencer par vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Louis Languenou. Je suis consultant en Organisation et Achats. J’ai 76 ans. Je continue de travailler par passion. Avec ma formation initiale en finance, j’ai commencé à travailler en comptabilité. J’ai ensuite suivi une autre formation en Achats cette fois-ci pendant 2 ans. Elle m’a permis de devenir Responsable des Achats dans un grand groupe Allemand puis de passer Directeur Administratif avec en Charge la comptabilité, le personnel et les achats.
La charge de travail élevée me donnait l’impression de ne pas mener à bien mes objectifs, aussi j’ai rejoint un groupe Italien par la suite où j’avais la charge des achats du groupe avec un budget de près de 500 millions d’euros. J’ai eu en charge la création d’un Service Achat dans une filiale en Inde et en République Tchèque. Quand on travaille en Achats, on a donc souvent des responsabilités à l’international. Après une période de 14 ans dans ce groupe italien, j’ai eu envie de transmettre et partager mes différentes expériences des achats.
J’ai commencé à donner des cours à la CCI d’Evreux dans une école de formation aux achats et supply chain. Cette école existe depuis de nombreuses années et les formations sont faites en alternance et mènent jusqu’au master et 90 à 95% des étudiants qui suivent cette formation trouvent un métier dans les 3 mois.
Désormais, je fais des formations en Achats surtout en Afrique où les besoins sont nombreux. Par exemple, la semaine prochaine, je pars à Abidjan pour y donner des cours.
2) Pouvez-vous nous en dire plus sur le métier d’Acheteur ?
L’Acheteur achète tout ce dont l’entreprise a besoin : matières premières, fournitures de bureau, prestations de services… Pour cela, l’Acheteur veille au bon déroulé, que ce soit le respect des délais des commandes, leur qualité, les conditions économiques, le tout en réduisant les risques (financiers, monétaires, juridiques…).
3) Que préférez-vous dans le métier d’Acheteur et à l’inverse, que préférez-vous le
moins ?
Dans ce que j’aime le moins, je dirais que c’est la partie administrative liée au métier d’Acheteur. On y est tous contraint mais j’essaye de diminuer au maximum cette charge.
Dans ce que j’aime le plus, c’est la rencontre avec les fournisseurs et la recherche de l’innovation. On a tendance à travailler avec les mêmes fournisseurs sur de longues durées (20 ans). Or nous devons réduire régulièrement de X% leurs prix de ventes, ce qui risque de les étouffer financièrement. Il s’agit donc de trouver avec eux les meilleurs moyens pour réduire les coûts de manière intelligente. Cela peut passer par les processus, les matières premières achetées etc. Les opportunités sont vastes.
4) Le métier d’Acheteur est-il un métier « technique » ?
Non on n’a pas besoin d’être un technicien pour exercer le métier d’Acheteur. En revanche, il est nécessaire de savoir et comprendre comment sont construits les produits et quels processus entrent en jeu.
5) Quelles qualités faut-il pour exercer le métier d’Acheteur ?
Dans les hard skills, il faut avoir une bonne connaissance de son métier, du domaine juridique, être bilingue au moins en anglais car on est régulièrement amené à travailler dans des langues autres que le français.
Pour les soft skills, il est nécessaire d’être à l’écoute, de faire preuve d’humilité, d’avoir une capacité de leadership mais également d’influence, de savoir bien communiquer. Enfin, il est également important de faire preuve d’une grande éthique : dans certaines situations, on peut par exemple se rendre compte qu’un sous-traitant a recours au travail des enfants dans ses usines. A ce moment là, il faut donc savoir quoi faire …
6) A quel salaire un jeune diplômé peut-il s’attendre en tant qu’Acheteur junior ?
En France, le salaire est souvent basé sur le diplôme. Une formation en école de commerce est souvent nécessaire (ESSEC, ISG, HEC…) pour pouvoir exercer le métier d’Acheteur. Lorsqu’on sort d’une école de commerce, le salaire tourne autour de 32 à 34 000 € brut par an. En dessous, le salaire minimum de base doit tourner autour de 28 000 € brut par an.
7) Quels conseils donneriez-vous à celles et ceux qui souhaitent exercer le métier d’Acheteur ?
Déjà, il faut avoir l’envie d’être Acheteur. Ensuite, il faut savoir dans quel type d’entreprise on souhaite exercer : une entreprise industrielle (où on distinguera achat de production et achat hors production) ou une entreprise de services. Il ne faut pas se mettre de barrière, les 2 types d’entreprises sont intéressants et je conseille aux jeunes diplômés de ne pas forcément trop hésiter entre les 2 au début. Enfin, il faut prendre en compte l’une des facettes du métier dont on n’a pas encore parlé : celui de faire faire des économies à son entreprise au travers du service Achat.
8) Merci de votre interview. Je vous laisse le mot de la fin.
Pour un acheteur industriel, il est important de connaître les codes culturels du pays avec lequel on négocie car dans le cas contraire, cela peut mettre en péril la négociation. Par exemple, lorsque j’étais en Chine pour un contrat, il était difficile d’être introduit et de conclure une affaire. J’ai remarqué alors que les Chinois aimaient les alcools forts. Je leur en ai donc acheté et les ai emballés avec du papier rouge. Cela m’a ouvert plus facilement des portes par la suite !
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