Guillaume, Co-fondateur de Needelp
Par Guillaume de Kergariou-
Publié le : 04/02/2016
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Lecture 4 min
L’incubateur est absolument utile mais ni nécessaire ni suffisant : il n’y a pas vraiment de « chemin à suivre » pour entreprendre.
1) Bonjour. Pourriez-vous nous présenter votre parcours ?
Bonjour. Je m’appelle Guillaume. Au niveau de ma formation, après une classe préparatoire voie économique, j’ai intégré l’école de commerce Audencia où j’ai fait une majeure finance et ai suivi des cours d’entrepreneuriat.
Au niveau des stages, j’ai notamment travaillé en banque d’affaires en tant qu’analyste en financement d’entreprises pendant un an (césure). Comme j’aspirais à me rapprocher d’enjeux plus stratégiques pour les entreprises, j’ai débuté ma carrière en fusion-acquisition dans une boutique M&A. Ca a été une expérience très enrichissante.
Néanmoins, à évoluer dans une structure moins pyramidale et moins hiérarchisée, je suis parti et j’ai fondé Needelp.com il y a un an et demi de ça maintenant.
2) Qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre ?
Le monde change à une vitesse folle et je voulais y apporter ma contribution. L’idée qui m’a poussé à fonder Needelp repose sur le constat d’une surcapacité : la « main d’œuvre ». Les plateformes collaboratives reposent toutes d’ailleurs sur une hypothèse de surcapacité. Par exemple la surcapacité en covoiturage (BlablaCar) ce sont les places vides dans les voitures qui circulent en France et en Europe. Pour AirBnb la surcapacité sont les appartements/maisons qui ne sont pas toujours remplis notamment les weekends.
Needelp fait de même sur la « main d’œuvre » : je suis parti du constat que beaucoup de gens avaient des compétences et du temps disponible avec la hausse du chômage, le développement du travail à temps partiel et le succès du statut auto-entrepreneur. La vision derrière Needelp est celle du « néo-salariat ».
3) Est-ce courant après une expérience en M&A de se lancer dans la création d’une entreprise ?
Courant je n’irais pas jusque-là mais c’est de moins en moins rare. La voie royale après le M&A, c’est le Private Equity.
Beaucoup de jeunes diplômés commencent leur carrière par la voie « royale » sans se poser de question. Après 2 ou 3 ans d’expérience en général le processus de remise en question commence, et j’ai dans mon entourage beaucoup d’anciens camarades de promotions qui ont pivoté complètement dans leur carrière en entrepeneunant ou en changeant radicalement de secteur.
4) Pensez-vous qu’après une expérience entrepreneuriale il soit facile de retourner travailler dans une entreprise ? Si oui, est-ce bien valorisé ?
Oui. Je pense que c’est bien vu car les entreprises valorisent de plus en plus les profils entrepreneuriaux. Allier un parcours « classique » (dans le sens « Corporate ») avec une expérience entrepreneuriale est donc une bonne chose à mon sens.
5) Pourriez-vous nous présenter Needelp ?
Needelp est une plateforme de petits services à domicile entre particuliers : petit bricolage, aide au déménagement, nettoyage / repassage à domicile, aide informatique… Elle a été créée en août 2014 et en l’espace d’un an, 45 000 membres se sont déjà inscrits. Concrètement, Needelp met en relation un posteur (= une personne qui a besoin d’un service) et un jobber (= personne qui est prête à aider). Le jobber est rémunéré selon l’accord établi entre les 2 parties. Les jobbers Needelp sont vérifiés par l’équipe et évalués après chaque coup de main. Le jobbing est né au Etats-Unis en 2008, et a débarqué en France l’an dernier grâce à Needelp 🙂
6) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes entrepreneurs pour se lancer ?
D’abord, il faut bien s’interroger sur le problème qu’on veut résoudre. Ensuite, il faut identifier les moyens qui seront nécessaires pour apporter la solution. Ca passe donc par la constitution d’une équipe efficace, avec les bonnes compétences et des moyens financiers suffisants.
La bonne exécution d’un projet dépend de l’équipe donc il est primordial de bien s’entourer. Pour ma part, j’ai co-fondé Needelp avec Pierre, un ingénieur et développeur web. On a donc des profils complémentaires.
Enfin, je pense qu’il est bien d’entreprendre quand on est jeune et ne pas se décourager si on essuie un échec, tout au contraire, car un échec n’est jamais qu’une occasion pour s’améliorer.
7) Entreprendre au sein d’un incubateur vaut-il le coup ?
Oui car c’est un bon moyen pour s’entourer de mentors expérimentés et d’évoluer dans un écosystème propice au lancement d’une startup. Needelp a été accéléré au Numa à Paris.
L’incubateur est absolument utile mais ni nécessaire ni suffisant : il n’y a pas vraiment de « chemin à suivre » pour entreprendre. Tout est possible, c’est d’ailleurs ce qui est intéressant dans cette voie.
8) Avec du recul, avez-vous des regrets ? Y a-t-il quelque chose que vous feriez différemment ?
Non pas vraiment. L’expérience en M&A m’a donné beaucoup de rigueur et m’a beaucoup appris. Elle m’a également permis d’identifier ce que je ne voulais pas dans une entreprise (notamment une structure trop pyramidale) : pour ainsi dire, cette expérience a été le point de départ de Needelp ! Needelp, c’est le contraire d’une structure pyramidale. Elle développe les interactions directes entre individus et transforme profondément la manière dont les individus interagissent et font appels au compétences les uns des autres. C’est une rupture forte avec l’entreprise du XXeme siècle !
9) Merci de votre témoignage. Je vous laisse le mot de la fin.
Il ne faut pas avoir peur d’entreprendre, surtout quand on est jeune. C’est une période de la vie où notre capacité d’apprentissage est forte, et surtout où l’on a tout à gagner à entreprendre ! Il est également important de rester positif en voyant toujours le verre à moitié plein. Après tout, un entrepreneur se concentre sur les avantages d’un projet / d’un modèle, et cherche à en maîtriser les difficultés 🙂
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