Pacome Rupin, candidat En Marche aux élections législatives 2017
Par Pacôme Rupin-
Publié le : 10/06/2017
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Lecture 4 min
" En politique, il n’y a pas besoin d’avoir fait Sciences Po ou l’ENA, tout au contraire. "
1) Bonjour Pacôme. Pourriez-vous vous présenter ?
Bonjour. Je m’appelle Pacôme Rupin, j’ai 32 ans. Je suis né à Tours et je me suis installé en région parisienne à l’âge de 17 ans.Après 2 ans de classes préparatoires, j’ai intégré l’ESSEC où je me suis spécialisé dans l’entrepreneuriat social.
Une fois diplômé, j’ai débuté ma carrière professionnelle dans le recrutement avant de rejoindre le groupe SOS, organisation spécialisée dans l’action sociale. En 2011, j’ai ensuite créé une agence de communication, Babel 31. Je suis également co-fondateur de Meet Your Start-Up qui met en relation des demandeurs d’emplois avec des startups.
En 2016, j’ai rejoint Emmanuel Macron en intégrant En Marche!. J’y suis resté 1 an avant de démissionner il y a 2 semaines de cela pour pouvoir me présenter aux élections législatives dans la 7ème circonscription de Paris.
2) Comment vous définissez-vous ? Y a-t-il un dénominateur commun entre toutes vos expériences professionnelles très variées ?
Je me définis avant tout comme un entrepreneur car j’aspire à créer et développer tout type de projets, qu’ils soient dans l’associatif, le business ou la politique. Être entrepreneur, c’est identifier un besoin et le résoudre en mettant en place des solutions nouvelles qui améliorent le quotidien des gens.
En Marche! par exemple est une aventure entrepreneuriale car l’une de mes missions a été de fédérer des citoyens autour d’un mouvement dans un laps de temps très court.
Le dénominateur commun de toutes mes expériences est d’amener un projet à son terme et changer le système en profondeur.
3) Pourquoi ne pas avoir choisi de faire l’ENA, Sciences Po plutôt qu’une école de commerce ?
En politique, il n’y a pas besoin d’avoir fait Sciences Po ou l’ENA, tout au contraire. La politique se doit d’être accessible à toutes et à tous car les gens attendent de leurs représentants des personnes pragmatiques qui ne soient pas prisonnières d’un quelconque dogme. Il ne faut pas perdre de vue que c’est le citoyen qui doit être au cœur du système, et non l’élu.
4) Quelles ont été vos motivations pour reprendre, 6 ans plus tard, une formation au CNAM ? Etait-ce facile de concilier vie professionnelle et vie étudiante ?
Oui car la formation au CNAM était d’un jour par mois. Ma motivation pour suivre cette formation était que je souhaitais accompagner mon expérience de coach par une formation.
C’est une conviction : tout le monde doit pouvoir tout au long de sa vie se former. Il est donc essentiel de développer en permanence son esprit car le savoir ne doit pas être qu’utile. A ce titre, j’invite tout le monde à multiplier les différentes formes d’apprentissage et à suivre des débats, conférences, ateliers etc. L’être humain s’épanouit quand il apprend.
5) En France, on a tendance à mettre les gens dans des cases. Quels conseils donneriez-vous pour en sortir ?
Certaines personnes ont tendance à se mettre elles-mêmes dans des cases ou alors, ont tendance à subir le fait qu’on les mette dedans. Mon conseil, c’est de faire mentir ceux qui mettent les autres dans des cases car ces cases ne sont jamais que des vues de l’esprit.
Ce qui importe dans une entreprise, c’est la qualité du travail rendu, la créativité, la gestion des femmes et des hommes : le diplôme est utile mais n’est pas l’essentiel. Fort heureusement désormais, on met de moins en moins de personnes dans des cases car il est possible d’avoir plusieurs vies au cours de sa carrière. Et c’est une excellente chose.
6) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes pour s’orienter ?
Il faut que les jeunes apprennent à s’écouter, à identifier avec précision leurs envies et les suivre. Quand on écoute ses envies, on peut déplacer des montagnes et c’est ce qu’Emmanuel Macron a fait en lançant son mouvement. Les jeunes doivent également se faire confiance.
7) Pourquoi avoir choisi de vous présenter aux élections législatives ?
Parce que j’en ai envie ! La politique est noble ceux qui s’y intéressent sont ceux qui s’intéressent à la complexité et qui cherchent à changer le système en l’optimisant. Chacun peut prendre part à un projet politique. C’est mon cas : j’ai envie d’améliorer le système.
8) Est-il simple de retourner dans le privé après une expérience en politique, quelle qu’elle soit ?
Oui. Une expérience en politique peut être très bien valorisée dans le privé car cela montre qu’on a des convictions. Par ailleurs, on apprend beaucoup sur soi, par exemple, lorsqu’on est attaqué.
9) Avez-vous pour but de travailler sur le long-terme en politique ? Est-ce vraiment un métier ?
Je ne travaille pas en politique. La politique est une aventure dans ma vie et même si c’était possible, je n’en ferai jamais mon métier. On m’a proposé à plusieurs reprises d’être Conseiller Parlementaire mais j’ai toujours refusé. D’ailleurs, il faut rappeler qu’un élu, quel que soit son mandat, ne perçoit pas un salaire mais bien une indemnité : c’est symptomatique du fait que ce ne soit pas un métier. Les mots ont leur importance.
10) De nos jours, de moins en moins de jeunes sont intéressés par la politique que ce soit pour voter ou s’engager… Que souhaiteriez-vous leur répondre ?
Je ne pense pas que les jeunes s’intéressent moins à la politique. Je pense plutôt qu’ils ne s’intéressent pas au spectacle de la politique. Ils font attention aux solutions proposées et c’est pour cette raison que Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et même Marine Le Pen ont obtenu de tels résultats aux présidentielles : chacun d’eux ont eu une approche moderne de la politique en mettant des mots sur les constats qu’ils faisaient et en sortant des dogmes préétablis par une opposition classique et vieillissante de la droite et de la gauche. Bien évidemment, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen proposent des solutions qu’on pourrait contester.
A cela s’ajoute le fait que la politique ne passe pas forcément par un mandat : on peut faire de la politique en s’engageant dans des associations par exemple.
Il est également important de rappeler que l’abstention est également un acte militant et qu’il appartient aux élus en place de se remettre en question.
Enfin, les jeunes doivent se rendre compte que la politique a un impact direct sur leur quotidien. On l’a vu par exemple cette nuit avec Trump (NDLR : la réalisation de cette interview a été réalisé au lendemain de la décision de Trump de se retirer de l’accord de Paris).
11) Merci de votre interview. Je vous laisse le mot de la fin.
Aux jeunes, je voudrais leur dire qu’il ne faut mettre aucune limite à leurs envies ! Il ne faut pas, en revanche, que leurs envies soient intéressées : il est nécessaire de cerner le sens de cette envie.
Enfin, avec l’élection d’Emmanuel Macron, la France tourne une nouvelle page de son histoire : il faut s’y intéresser car de nouveau, l’avenir est entre les mains de chaque citoyen, qu’on soit d’accord ou pas avec les idées d’En Marche!
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