Devenir Conseiller d’insertion et de probation
Par Jean-Pierre-
Publié le : 06/06/2012
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Lecture 3 min
1) Bonjour, pourriez-vous vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Jean-Pierre. Je suis agent d’insertion et de probation depuis bientôt 20 ans. Je travaille actuellement à Paris auprès des juges de l’application des peines.
2) En quoi consiste le métier de conseiller d’insertion et de probation ?
Le conseiller d’insertion et de probation est un agent appartenant au corps de catégorie B de la Fonction Public de l’Etat (Administration Pénitentiaire).
Je suis chargé d’aider à la prise de décision judiciaire et de mettre en exécution les décisions restrictives ou privatives de liberté. Prenant en charge les personnes confiées par les autorités judiciaires, en qualité d’agent d’insertion et de probation, j’interviens soit en prison soit à l’extérieur. En cas d’incarcération, le conseiller apporte un soutien concret : accès aux dispositifs de formation ou de soins, maintien des liens avec la famille, préparation à la réinsertion etc.
N’oublions pas que les personnes que les agents de probation et d’insertion prennent en charge sont d’anciens détenus ayant accompli leurs peines.
A l’extérieur, l’agent de probation et d’insertion apporte à l’autorité judiciaire toutes les évaluations utiles à sa décision.
3) Quel est le salaire brut mensuel du conseiller d’insertion et de probation ?
Il est de 1 500 Euros par mois.
4) Quelles qualités faut-il pour exercer ce métier ?
En milieu fermé ou ouvert, le métier nécessite une vraie fibre sociale, de la patience et le désir d’aider autrui.
5) Comment s’organisent vos journées de travail ?
Selon le degré de liberté accordé aux personnes, on parle de milieu ouvert (centres sociaux de prévention, d’aide à l’enfance, d’action éducative) ou de milieu fermé (internat ou externat, foyers de jeunes travailleurs).
Si les travailleurs sociaux peuvent exercer dans tous ces établissements, les éducateurs spécialisés travaillent plutôt en milieu ouvert et les moniteurs en milieu fermé.
Quoiqu’il en soit, le quotidien varie selon le type de structure :
– en internat, l’éducateur prend en charge une dizaine de jeunes en dehors des heures de classe
– en externat, il travaille en étroite collaboration avec les enseignants.
S’il est éducateur de rue, son champ d’action est plus large : lutte contre la toxicomanie, aide à la recherche d’emploi…
6) Quels sont les aspects les plus difficiles du travail ?
Les personnes que les magistrats nous confient sont d’anciens condamnés. Beaucoup ont perdu le sens de l’effort et de la discipline. C’est à l’agent d’insertion et de probation de les remettre sur le rail, le bon chemin : leur apprendre à nouveau à respecter les horaires, à se lever tôt et à dire bonjour. Tout ceci parait facile mais en réalité il n’en est rien. C’est un combat quotidien. Ensuite, il faut essayer de leur trouver une occupation, un travail en vue de leur réintégration dans la société. Tout ceci demande beaucoup d’effort et de patience et de ténacité.
7) Quelle formation recommandez-vous pour devenir conseiller d’insertion et de probation?
Le conseiller d’insertion et de probation bénéficie d’une formation rémunérée de 24 mois qui alterne entre cours théorique à l’ ENAP (École Nationale d’Administration Pénitentiaire) situé à Agen et stages pratiques sur le terrain.
– La première année, la formation fait largement appel à l’intervention de praticiens extérieurs, universitaires et chercheurs. Droit et procédure pénale, réglementation pénitentiaire, sociologie, psychiatrie et criminologie permettent aux futurs conseillers de situer le contexte de leur intervention.
– En 2ème année, l’élève est nommé stagiaire et est affecté dans un service pénitentiaire d’insertion et de probation. La titularisation intervient à l’issue de cette seconde année après avoir satisfait aux épreuves de certificat d’aptitude aux fonctions de conseilleur d’insertion et de probation. Ces épreuves comportent la soutenance d’un mémoire réalisé en cours de formation.
L’affectation des titulaires dépend de leur rang au classement.
Le concours externe est ouvert aux titulaires d’un Bac +2. Il existe aussi un concours interne destiné aux fonctionnaires et agents ayant 4 ans de service et d’ancienneté.
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