Devenir Assistant vétérinaire
Par Nathalie-
Publié le : 07/02/2017
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Lecture 2 min
" Le salaire ne suit pas, les journées sont longues et dures, aussi bien physiquement que mentalement, alors sans passion, il est impossible d’exercer ce métier bien longtemps "
1) Bonjour Nathalie, peux-tu te présenter aux lecteurs en quelques mots?
Bonjour, je suis assistante vétérinaire. Je travaille à Paris, dans la même clinique, depuis 30 ans.
2) Pourquoi avoir choisi ce métier ?
Depuis toute petite, j’ai toujours voulu faire un travail en relation avec les animaux. Au départ, j’envisageais des études pour devenir vétérinaire mais je suis finalement devenue assistante. Je n’ai pas de regrets, car avec le recul, je me rends compte que j’ai échappé aux lourdes responsabilités qui incombent au vétérinaire au quotidien.
3) Raconte nous, justement, ton quotidien.
Il y a 2 types de journées.
La 1ère est celle de l’accueil : je suis en contact étroit avec la clientèle. Je suis à l’accueil la grande majorité de la journée, pour gérer l’entrée des animaux à hospitaliser, et gérer les rendez-vous. Cela implique donc de répondre au téléphone, de gérer le carnet de rendez-vous et les ventes des clients de passage, de faire payer chaque propriétaire à la fin d’une consultation…mais aussi et surtout de conseiller, d’expliquer, de rassurer. J’interviens sur demande au cours d’une consultation pour aider à la contention d’un animal (pour effectuer un prélèvement sanguin par exemple). J’aide à la bonne réalisation des examens complémentaires (analyses sanguines et radiographies principalement).
La 2ième journée-type est celle qui implique des tâches « à l’arrière », c’est-à-dire avec moins de contact direct avec la clientèle. Je suis alors en charge des soins en hospitalisation : mettre les animaux au propre, leur donner à manger, leur donner des médicaments, les câliner. J’assiste aussi aux chirurgies, j’aide à la surveillance anesthésique et j’interviens en seconde-main lors d’une intervention compliquée. Je surveille par la suite les animaux au réveil, et je nettoie la salle et les instruments de chirurgie. Je m’assure de la bonne sortie des animaux hospitalisés. Enfin, les deux derniers rôles, que j’assume quelle que soit le type de journée, sont ceux de la gestion des stocks, des commandes et des livraisons,(médicaments, nourriture et autres produits), et de l’hygiène de la clinique. Néanmoins, à la différence d’autres structures, je ne suis pas en charge du grand nettoyage car il est fait par un homme de ménage tous les matins avant notre arrivée.
Cette répartition de mes activités, que j’ai simplifié à visée explicative, ne doit pas occulter la réalité de mon quotidien : chaque journée est différente.
4) Quels aspects de ton métier préfères-tu et, au contraire, ne supportes-tu pas ?
J’aime particulièrement le fait de ne jamais connaître à l’avance le déroulé de ma journée : chacun des clients et des animaux sont différents, tout comme chaque gestion de cas. J’aime aussi participer aux interventions chirurgicales. Enfin, j’apprécie beaucoup la gestion du chenil, je suis l’intermédiaire direct entre l’animal et le vétérinaire et cela est très valorisant. J’ajoute aussi que la structure dans laquelle j’évolue contribue grandement à me sentir épanouie dans mon travail. Je participe à la gestion des cas du début à la fin, ce qui est très stimulant. Par contre, j’avoue que le contact avec la clientèle m’est plus pénible. L’intérêt des ces 2 « journées-types » est de pouvoir justement décompresser, la gestion des clients, notamment des personnalités difficiles, n’est pas de tout repos! De plus, le côté commercial – vente d’aliments et de produits d’hygiène- m’ennuie. Je trouve qu’il prend une place grandissante dans la quotidien au détriment du temps passé avec les animaux.
5) Quelle formation as-tu suivi pour devenir assistante vétérinaire?
A mon époque, on apprenait sur le tas! Par exemple, on assistait souvent aux consultations des vétérinaires, ce qui était très formateur! Aujourd’hui, il existe des formations diplomantes. Néanmoins, j’ai obtenu mon certificat de qualification professionnelle via la validation des acquis de l’expérience (VAE) il y a plusieurs années. Cela m’a permis d’accéder au titre d’auxiliaire vétérinaire spécialisée (échelon 5 selon la convention collective). Je n’étais, sans diplôme, qu’auxiliaire vétérinaire échelon 3. Plus que pour valoriser mon salaire, j’ai pu me prouver que j’y étais capable.
6) Quelles sont les perspectives d’évolution de carrière?
Il n’y en a que très peu malheureusement : le salaire est bas, et n’augmente pas significativement avec le temps, malgré le titre d’auxiliaire spécialisée.
7) Quelles sont les qualités nécessaire pour réussir dans ce métier?
Il faut être passionné! Le salaire ne suit pas, les journées sont longues et dures, aussi bien physiquement que mentalement, alors sans passion, il est impossible d’exercer ce métier bien longtemps. Il faut aussi aimer les gens, malgré les difficultés que l’on peut rencontrer dans la relation clientèle. Il faut enfin être souple de caractère, que ce soit par rapport à sa hiérarchie ou par rapport aux imprévus (pauses déjeuners express, heures supplémentaires….).
8) Un mot de fin?
C’est un métier dur. Quelquefois, je peux me demander pourquoi j’ai fait ce choix. Mais malgré les épreuves, je l’aime, c’est ma vocation, et c’est un bonheur que d’aider à sauver des vies.
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