Devenir Assistante familiale
Par Sylvie-
Publié le : 16/12/2016
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Lecture 2 min
" Ce n'est pas un métier qu'on devrait exercer trop jeune à mon sens "
Nous sommes partis à la rencontre de Sylvie, assistante familiale, profession mieux connue du grand public sous le nom de « famille d’accueil ».
1) Bonjour, pouvez -vous vous présenter en quelques mots ?
Bonjour, Sylvie, 60 ans, je suis assistante familiale depuis 2009. Je travaille actuellement avec deux jeunes filles à temps plein, auxquelles s’ajoutent deux autres enfants en période de vacances scolaires.
2) Quel est le parcours qui vous a amené à exercer ce métier ?
J’ai un diplôme d’aide soignante avec lequel j’ai travaillé 14 ans dans les hôpitaux. Puis j’ai arrêté pour élever mes enfants. Quand ils sont devenus autonomes, j’ai voulu reprendre une activité. J’ai d’abord ouvert un gîte d’enfants, une structure d’accueil permettant de les accueillir en période de vacances ou les week-ends. Durant 4 ans j’ai reçu des enfants de 6 a 11 ans, notamment des jeunes en foyer ou famille d’accueil. C’est en échangeant avec leurs éducateurs que j’ai découvert la profession d’assistante familiale.
3) En quoi consiste le métier d’assistante familiale ?
Il s’agit d’accueillir des enfants entre 0 et 21 ans au sein de son foyer, à temps plein ou ponctuellement. En tant qu’assistante familiale je suis chargée de prendre soin d’eux, de suivre leur scolarité, et de les accompagner dans un projet mis en place avec toute une équipe éducative pluridisciplinaire (référents, éducateurs…).
4) Vous accueillez des enfants qui la plupart du temps ont une famille…Pourquoi les enfants sont amenés à vous être confiés ?
Ces enfants sont placés en famille d’accueil par la justice car ils ont été temporairement séparés de leurs parents par les services sociaux. Les raisons sont très diverses, le placement peut se faire par exemple suite à de la maltraitante ou de la violence, mais aussi à la demande de parents démunis ou dépassés.
5) Comment devient-on famille d’accueil ?
C’est toute une démarche ! Il faut d’abord obtenir un agrément. On reçoit chez soi le service de protection maternelle infantile (PMI) et une référente du service départemental des assistants familiaux. Ils viennent nous rencontrer, poser des questions sur notre projet, nos motivations, afin de juger de notre capacité à accueillir des enfants. Il y a plusieurs rencontres et l’obtention de l’agrément n’est pas garanti.
6) Avez-vous un diplôme spécifique ?
Oui, auparavant seul un stage de 60 heures était nécessaire mais la loi a changé. Il faut maintenant suivre une formation sur deux ans afin de passer le diplôme d’assistant familiale, qui peut aussi s’obtenir par validation d’acquis (assistant qui travaillent depuis très longtemps). On nous y enseigne la psychologie, le droit, l’éducation de l’enfant… Il y a généralement un bon taux de réussite. C’est un métier qui recrute en permanence.
7) Comment est-on rémunéré ?
La rémunération se calcule par enfant accueilli, et selon s’il vit à temps plein ou non chez l’assistant. En 2014, le salaire moyen net par enfant vivant en permanence dans la famille d’accueil était de 1140€. L’assistant reçoit aussi de l’argent du Conseil Départemental destiné à l’enfant (pour la vêture, Noël…)
8) Au vu de vos 7 années d’expérience, que serait pour vous, un ou une bonne assistante familiale ?
C’est une personne qui sait être à l’écoute, patiente, généreuse, aimant les enfants évidemment, capable de s’investir sur du long terme mais aussi de savoir prendre du recul.
9) Quels sont les avantages du métier ?
Ils sont nombreux! Avoir comme objectif de mener à bien le projet des enfants, leur permettre de grandir et trouver leur équilibre est quelque chose de très gratifiant. Je suis heureuse de les conduire vers l’autonomie, de contribuer à leur avenir.
10) Y a t il des aspects plus difficiles ?
Il peut y en avoir quand les relations avec les parents de l’enfant sont difficiles, ou avec l’enfant lui même. Je pense à la période délicate de l’adolescence ou des enfants sans problèmes jusqu’à présent peuvent basculer. Et c’est un métier a temps plein, il faut en être conscient. Heureusement nous ne sommes pas seuls, il y a un vrai travail d’équipe qui permet d’échanger et de régler les problèmes. Il existe par exemple une Commission technique d’accompagnement qui peut nous aider, et les éducateurs sont aussi très présents.
11) Quels conseils donneriez vous à quelqu’un qui souhaiterais faire ce métier?
Ce n’est pas un métier qu’on devrait exercer trop jeune à mon sens. Il faut une certaine expérience de la vie. Je conseillerais à ceux que ça intéresse de faire des études en lien avec les enfants ou adolescents et/ou dans le social, d’effectuer des stages dans des colonies, gîtes d’enfants. Passer le BAFA peut être très utile.
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