Devenir Conseiller Professionnel d’Education
Par Yves-
Publié le : 07/08/2013
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Lecture 3 min
1) Bonjour Yves. Pourriez-vous vous présenter ?
Bonjour. J’ai fait des études de comptable que je n’ai pas appréciées. C’est pourquoi j’ai décidé en fin de compte de devenir conseiller principal d’éducation. J’exerce ce métier depuis plus de 20 ans maintenant.
2) Comment passe t-on du métier de comptable au métier de conseiller professionnel d’éducation ?
J’ai pas mal voyagé durant ma jeunesse. Ca m’a permis de rencontrer des gens de tous les milieux sociaux et surtout, de faire de bonnes rencontres. Je me suis aperçu que j’avais envie de travailler pour les autres et pas pour les banques. Ca a été un choix personnel et certaines de mes relations m’ont mis sur la piste de l’éducation nationale.
3) En quoi consiste le métier de conseiller professionnel d’éducation ?
Le conseiller professionnel d’éducation apprend à connaître les élèves pour ensuite les conseiller. Il faut savoir par exemple pourquoi un élève ne s’entend pas avec ses camarades ou avec tel professeur, trouver le potentiel de chaque élève et l’exploiter à fond. Il est nécessaire aussi d’entretenir de bons contacts avec les autres professeurs. Outre l’orientation scolaire, je conseille les élèves aussi dans leurs démarches administratives, par exemple pour obtenir leur carte de cantine.
4) Comment faites-vous pour bien conseiller les élèves dans leur orientation scolaire ?
Il est clair que savoir bien conseiller les élèves n’est pas quelque chose d’inné. Il faut beaucoup d’expériences pour être un bon conseiller professionnel d’éducation. C’est vraiment pas évident par exemple détecter quand un élève est perdu dans les cours ou mal dans sa peau.
Mais les jeunes de nos jours sont flemmards. Pour recevoir, il faut d’abord donner. Je pense qu’ils devraient aller travailler à l’étranger. Ca leur ferait du bien de faire de l’associatif, diversifier leurs expériences, voir ce qu’est la misère, s’ouvrir au monde. Certains jeunes se croient riches alors que ce sont leurs parents qui le sont. L’argent, il faut savoir le gagner et le garder.
5) Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir changer complètement de métier à devenir conseiller professionnel d’éducation ?
Je trouve qu’il y a une certaine satisfaction personnelle à aider les élèves quand ils sont perdus.
6) Quelles qualités faut-il pour être conseiller professionnel d’éducation ?
Il faut avoir l’envie de transmettre aux jeunes son expérience à sa manière.
7) Quelles sont les perspectives d’évolution ?
On peut devenir, après une certaine expérience, inspecteur de l’éducation nationale. Personnellement, ça ne m’intéresse pas car on perd complètement le contact avec les élèves. Ils ont une mission de terrain (évaluer le travail des enseignants, surveiller que tout se passe bien dans les établissements) sans être sur le terrain !
8) Quel est le salaire mensuel brut en début de carrière du conseiller professionnel d’éducation ?
Il ne faut pas s’attendre à rouler sur l’or en travaillant dans l’Education Nationale.
9) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes chômeurs pour s’en sortir ?
C’est une question très complexe. Déjà, il faut savoir bien s’orienter. L’échec scolaire en fac est grave. Dans les deux premières années, il y a 40% d’échec ! Ce n’est pas normal. Mais ils y vont parce qu’on leur fait croire qu’ils vont avoir un boulot à la fin alors qu’il n’y a rien.
Tout le monde n’est pas fait pour les études. J’oriente beaucoup de mes élèves vers des BTS pro et des CAP. Je suis pour les contrats de professionnalisation. L’Education Nationale a encore du retard dedans : beaucoup de stages en entreprise sont très mal rémunérés alors que l’étudiant a beaucoup de frais (acheter une tenue correcte, coûts des transports en commun). Les conseillers généraux ne veulent même pas financer tout ça.
Il est clair que les études sont importantes mais les jeunes doivent vraiment être confrontés à la réalité. Et le meilleur moyen pour ça, c’est de faire du bénévolat surtout qu’il y a dans ce secteur d’énormes besoins. Il faut aussi exercer différents jobs étudiants ou encore aller dans des structures qui accueillent les gens en difficulté. Et là, l’égo personnel en prend un coup. C’est l’école de la vie. Les jeunes doivent absolument diversifier leurs expériences plutôt que de rester sur le canapé à rien faire (ce qui favorise la petite délinquance).
Les jeunes doivent également apprendre au moins une langue étrangère dès la maternelle en plus de l’anglais. Le chinois devient une langue très importante à apprendre maintenant.
10) Alors concrètement, comment trouve t-on sa voie ?
Il y a d’abord la volonté du jeune à la trouver. Est-ce qu’il en a vraiment envie ? Ensuite, la famille met clairement une pression sur le jeune ce qui peut l’empêcher de faire ses propres choix. Par exemple, le baccalauréat est important mais pas obligatoire : on peut très bien réussir et se former avec des métiers manuels (menuiserie par exemple). Tout le monde ne veut pas passer sa vie derrière un bureau.
11) Quelle est la différence entre un conseiller professionnel d’éducation et un chargé de RH (ndlr : Ressources Humaines) ?
Ce n’est pas du tout le même métier. L’un oriente, l’autre embauche pour un boulot bien précis et veut du concret.
12) Merci pour votre témoignage. Je vous laisse le mot de la fin.
A tous les jeunes, travaillez chez McDo, économisez puis voyagez, ouvrez-vous au monde ! C’est très formateur.
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