Devenir Consultant en Management
Par Frank-
Publié le : 09/04/2018
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Lecture 5 min
1) Bonjour Frank. Pourriez-vous vous présenter ?
Bonjour, je travaille dans le secteur du conseil en management et organisation, notamment dans la conduite de projet et le pilotage d’activité. J’exerce ces fonctions sous des formes diverses : dans les cabinets de conseil, des entreprises, en freelance et même en tant que volontaire.
J’ai beaucoup vécu et travaillé à l’étranger, dans des pays variés tels que l’Australie, le Royaume-Uni, les Emirats Arabes Unis et le Rwanda.
J’ai fait mes études à l’Ecole des Mines de Nancy (promotion 1994).
Il y a quelques années, j’ai souhaité donner une orientation complémentaire à mon parcours sur les sujets d’aide au développement et de la prévention de conflits. J’ai donc entrepris d’effectuer un master en relations internationales à la LSE (London School of Economics and Political Science).
2) Pourquoi avoir choisi d’effectuer une classe préparatoire puis une Ecole d’Ingénieurs ?
Les classes préparatoires puis l’Ecole des Mines de Nancy ont été des choix raisonnés, pour des cursus reconnus, appréciés, qui ouvrent de nombreuses portes. Ce sont des choix du « cerveau » qui représentent de vrais atouts dans mon parcours et que je ne regrette pas du tout. En effet, faire des choix du cerveau m’a permis ensuite de faire des choix du cœur.
En CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles), on apprend à être un bon scientifique mais on en reste aux équations, à ‘x=’. En Ecole, la différence entre les élèves dans ces domaines s’atténue, et on apprend qu’avoir raison ne suffit pas et qu’il faut développer ses « soft skills » pour acquérir la capacité à convaincre. Tout n’est pas rationnel dans ce monde !
L’Ecole m’a permis d’avoir un vernis scientifique et de devenir un ingénieur généraliste – en quelques sortes, spécialiste du transversal. J’ai également appris beaucoup de « soft skills » : apprendre à travailler en équipe, travailler sur un projet, dans une association, savoir communiquer, écouter, comprendre et plus globalement des compétences relationnelles.
Je pense également avoir développé ma confiance en moi. C’est ainsi par exemple que, quand j’ai postulé pour être volontaire au Rwanda, j’ai reçu en premier lieu une lettre de refus mais je n’en suis pas resté là. J’ai directement contacté le recruteur pour savoir pourquoi et le convaincre de ma motivation, car je savais que j’avais la capacité d’accomplir cette mission. J’avais suffisamment confiance en moi pour pouvoir leur donner confiance. Et cette confiance, c’est l’Ecole qui me l’a donnée.
3) Pourquoi avoir choisi ce master en particulier ?
Les relations internationales est un sujet qui me passionne. Et il n’y a pas que les MBA comme master ! Faire quelque chose qui me plaisait était plus important que le prestige que pouvait peut-être apporter un autre diplôme. Je pense qu’il est important de faire ses propres choix.
De plus, la London School of Economics est une très bonne école qui peut favoriser le réseau et faciliter le changement, le tournant que je souhaitais prendre. Sciences Po était aussi une option mais je souhaitais un environnement plus international.
4) Quelles ont été vos premières expériences professionnelles ?
Ma première expérience professionnelle a été un stage de 6 mois dans le bâtiment à Singapour en fin d’Ecole d’ingénieur. Ce stage m’a montré que ce secteur ne correspondait pas à mes attentes. Ensuite, j’ai passé 16 mois de Service Militaire à l’ambassade de France en Australie. S’en est suivie une année dans le développement informatique puis je me suis orienté dans le conseil en Management. J’en avais une mauvaise image, je pensais que les consultants étaient arrogants – mais grâce à des discussions avec des copains de promo dans le domaine, j’ai remis en cause ce préjugé. C’est important, ces échanges ; certains diront ‘ce réseau’…
5) Pourquoi avoir entrepris tous ces voyages ?
Ma première expérience professionnelle était mon stage de fin d’études à Singapour. J’ai beaucoup aimé cette expérience à l’étranger et j’ai décidé de continuer sur la même voie internationale. Ce que j’aime dans ces voyages, ce sont les rencontres et surtout leur caractère atypique et original. Je me souviens de mon voyage en Bolivie quand je me suis retrouvé sur un bateau de la marine militaire pendant une dizaine de jours. On s’est arrêtés dans un village au milieu de la forêt amazonienne, la situation était totalement surréaliste !
Ça peut sembler un lieu commun de le dire, mais rencontrer les autres, c’est se donner l’occasion de mieux se connaître soi-même. Et d’être plus fort.
6) Quels sont les projets qui vous ont le plus marqué ?
Il y en a forcément beaucoup, dans ce métier, où l’on saute d’un projet à l’autre. L’un des derniers est sans doute le plus marquant : j’ai été approché par les équipes du Louvre Abu Dhabi pour les aider à adapter leur gouvernance de projet, en vue de la dernière ligne droite et de l’ouverture de ce dernier. Le besoin était de faire converger toutes les parties prenantes qui travaillaient depuis une dizaine d’années sur le projet. Pour qu’au jour J, le bâtiment soit prêt, les œuvres installées, le public présent et accompagné, la sécurité assurée, la communication gérée, etc.
Ce n’était pas forcément une expertise technique qui était recherchée mais plutôt quelqu’un qui sache à la fois mener des projets et qui connaisse le milieu socio-culturel, c’est-à-dire plutôt un savoir-faire, un savoir-être. Ces savoirs ne sont pas forcément écrits dans les livres. Par contre, je ne connaissais pas le monde des musées, mais on n’est jamais parfait pour un job et un bon recruteur accepte cela. De toute façon, il y avait déjà suffisamment d’experts, et de très bons, dans l’équipe.
Je pourrais aussi parler de mes deux années comme volontaire au Rwanda : j’aidais une ONG locale, dédiée à la promotion de l’éducation des filles, à mieux s’administrer, gérer ses projets, les relations avec ses partenaires, etc. Une aventure humaine extrêmement riche, dure parfois, dans un environnement pas facile au quotidien.
7) Orienté dans le conseil en management, vous ne faites plus de sciences à proprement parler, est-ce que cela vous manque ?
Non, pas du tout ! Et en fait, je me rends compte que dans des métiers même très éloignés des sciences, on peut appliquer des principes scientifiques pour résoudre des problèmes. Par exemple quand j’ai pu gérer ma gestion de stocks d’anomalies informatiques en appliquant le principe de la mécanique des fluides.
Je pense que ce que j’ai acquis dans ma formation initiale, c’est une certaine rigueur de raisonnement et de travail.
8) Comment trouver sa voie ?
Ma recommandation est de rencontrer des gens, explorer et élargir le champ des possibles. Car on ne connaît et ne connaitra pas tous les jobs ni toutes les entreprises. Par contre, en sortant de sa zone de confort et de connaissances, on peut découvrir des fonctions, des métiers qui peuvent nous correspondre mais dont on ne soupçonnait pas l’existence.
Il ne faut pas hésiter à solliciter les gens, à leur poser des questions précises et concrètes. Et enfin, je dirais qu’il faut se lancer en admettant qu’on ne fait pas forcément le meilleur choix.
Poussez des portes, allez plus loin que l’évidence. Si votre premier cercle (amis, famille, proches) n’a pas apporté des réponses à vos questions, c’est qu’il faut aller les chercher ailleurs en parlant avec d’autres personnes, via des anciens de vos cours, ou sur LinkedIn par exemple.
9) Quels conseils donneriez-vous pour choisir sa formation et son métier ?
Dans le choix de ses études et pour la suite, il faut toujours bien connaître les règles du jeu. Par exemple, les classes préparatoires, ce n’est pas épanouissant, c’est parfois décourageant mais quand on le sait, qu’on sait qu’elles ne durent que 2 ans, et surtout qu’on sait quelles portes elles ouvrent, on connait les règles et on peut se donner à fond sans se décourager.
Même si on fait un choix du cerveau, je crois néanmoins important de se ménager du temps pour maintenir la flamme côté cœur ; un jour, nous pourrons ranimer cette petite flamme plus facilement, et nous lancer dans des domaines qui nous passionnent. C’est ce que j’ai eu la chance de pouvoir faire, en m’orientant après 40 ans vers le secteur des ONG et organisations internationales.
10) Merci pour cette interview. Je vous laisse le mot de la fin.
Il faut oser. Se prendre en main, être acteur de ses choix et de son parcours. Ne pas laisser les autres choisir à notre place. Faites vos propres choix, du cerveau et du cœur, et donnez-vous les moyens de les accomplir. Si d’autres l’ont fait, pourquoi pas vous ?
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