Devenir Danceuse de hip hop
Par Line Walin-
Publié le : 03/02/2018
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Lecture 5 min
" Bizarrement, je n’ai jamais décidé de devenir danseuse "
1. Bonjour Line. Pourriez-vous commencer par vous présenter ?
Bonjour, je m’appelle Line Walin, j’ai 24 and et je viens d’Elverum, une petite ville en Norvège. Je suis danseuse de hip-hop, du style connu comme « underground ».
2. Où et avec qui avez-vous étudié la danse ?
Alors, j’ai commencé à étudier la danse quand j’étais au lycée en Norvège. Avec un ami, nous avons commencé la danse au lycée à 15-16 ans. Pendant trois ans, j’ai dansé de la danse classique, contemporaine et jazz. J’ai ensuite découvert, toujours au lycée, le hip-hop avec une autre amie. Après cela, j’ai déménagé à Copenhague, au Danemark où je suis restée 7 mois dans une école internationale de danse. A l’époque, je pratiquais la danse classique, contemporaine et jazz et un tout petit peu de hip-hop. Ensuite, j’ai vécu à Los Angeles pendant 3 mois où je me suis concentrée sur le hip-hop. Une fois mon séjour à L.A terminé, je suis rentrée à Copenhague, pas pour étudier encore dans une école de danse, mais pour continuer à danser dans la ville où je connaissais déjà la communauté de danse. En 2014, je suis venue à Paris pour étudier à l’Académie de Danse Flow, une école de danse hip-hop où je suis restée une année. Ensuite, j’ai eu une année de césure pendant laquelle je dansais dans des projets de danse mais je ne prenais pas de cours et après cela je suis retournée à Flow pour une autre année d’études. J’ai travaillé avec des danseurs comme Physs (Philippe Almeida) qui a été mon professeur pendant 2 ans à Flow. Il est ma plus grande référence dans l’univers du hip-hop. C’est un danseur incroyable. J’ai également travaillé avec Malcom.
3. Et avec qui avez-vous travaillé ?
Aussi avec Physs et Malcom.
4. Comment avez-vous décidé de devenir une danseuse de hip-hop ?
Bizarrement, je n’ai jamais décidé de devenir danseuse. J’avais une passion pour la danse et danser me plaisait avant tout, ce qui m’a poussé à travailler dur pour améliorer mon style. J’avais envie de devenir une meilleure danseuse pour être satisfaite avec moi-même. Pendant que je m’améliorais, je m’amusais aussi donc j’ai continué.
5. Combien de temps un danseur/une danseuse doit-il/elle pratiquer et comment se déroule l’entraînement ?
Il s’agit de quelque chose très personnel. Selon mon expérience, cela dépend vraiment de la personne. Chacun s’entraîne différemment. Certains apprennent plus vite, d’autres mettent plus de temps, tout dépend. Mais personnellement, je pense que plus on s’entraîne, plus on s’améliore. Par rapport à mon style, je suis très organisée et je planifie tout. J’écris tout par exemple : je décide et j’écris qu’en janvier je vais pratiquer les mouvements des cercles parce que je veux m’entraîner pour le « freestyle ». Je divise mon temps de la façon suivante : les deux premières semaines du mois, je me concentre sur le haut de mon corps tandis que pendant les deux autres semaines, je me focalise plutôt sur le bas du corps. La dernière semaine du mois je travaille sur tout le corps, le haut et le bas, et je commence à mélanger les cercles avec d’autres mouvements basiques et avec de la musique. Cela m’aide à définir mes objectifs. Je peux aussi décider de m’entraîner à la création de chorégraphies. Dans ce cas-là, je me fixe un objectif : dans un mois je dois créer une chorégraphie pour une certaine chanson et je vais la filmer. Mais surtout, il faut se rappeler que nous dansons pour le plaisir et non seulement pour l’entraînement. Il ne faut jamais oublier de s’amuser.
6. Est-ce que Paris est une ville d’excellence pour le hip-hop ? Recommandez-vous d’autres villes pour apprendre ce style ?
Oui, le niveau ici est très élevé car il y a de très bons professeurs et des danseurs très célèbres. Il y a aussi des cours partout dans la ville, des festivals, des « battles » ou compétitions, auditions et lieux d’entraînement d’accès gratuit comme La Place à Chatelet. Donc, il y beaucoup de danseurs de hip-hop à Paris. Le hip-hop se divise en style commercial et style « underground », plus alternatif. Ici, ces 2 styles sont très développés. Cependant, les danseurs à Paris sont très compétitifs et arrogants selon mes expériences. Je recommanderais aussi Copenhague qui est une ville plus petite mais avec un bon niveau de danse. Les gens ne se prennent pas au sérieux comme ici, ils sont plus relax. Finalement, L.A est aussi une ville incroyable. Là-bas, j’étais que dans le style commercial donc je connais que cela et c’est vrai que ce style y est très développé. Il y a plein d’opportunités et d’excellents danseurs. Je voudrais partir à New York, berceau du hip-hop et où j’ai entendu dire que le niveau est aussi très élevé.
7. Quel est le projet dans lequel vous avez participé et qui vous a plu le plus ?
Sans aucun doute le festival de danse « Golden Stage » à La Villette avec Physs et le groupe Movematic. C’était une grande scène avec des professionnels renommés comme Physs et Sharks. Pour moi c’est un rêve devenu réalité.
8. Doit-on avoir un bon esprit d’équipe pour être un bon danseur ?
Je crois que oui, car à partir de ce que j’ai vécu, il y a beaucoup de danseurs avec un ego surdimensionné. Cela pose problème. Les danseurs qui sont plus arrogants ne savent pas travailler avec les autres. Ils peuvent aller loin dans leur carrière, intégrer des troupes de danse. Mais au bout d’un moment ils atteignent leurs limites, ils ne progressent plus ce qui est dommage car ils sont très doués à la base. Leur arrogance et l’incapacité de travailler en équipe ne leur permettent pas de progresser. Ils ne seront jamais vraiment intégrés dans un groupe. Il est vrai qu’on peut être un danseur solo et avoir malgré tout une grande carrière et être embauché mais sur le long-terme, pour qu’on nous rappelle pour un projet, il faut qu’on aime bien travailler avec lui. Du coup, c’est important d’avoir des compétences interpersonnelles.
9. Où vous vous voyez d’ici à 5 ans ? Vous vous voyez encore danser ?
Oui, je l’espère. J’espère continuer à danser avec ma troupe. Elle est constituée de deux autres danseurs (mes amis de Flow). La troupe s’appelle Escargot et si tout va bien, on dansera et on voyagera beaucoup dans les années à venir.
10. Est-ce qu’il y a un danseur/une danseuse avec lequel vous voulez travailler prochainement ?
Oui, avec Physs je travaillerai encore et toujours mais aussi avec Malcom. Il y a aussi un autre danseur avec lequel je voudrais collaborer. Il s’appelle Niako. C’est un danseur français qui habite à Oslo.
11. Quels sont les atouts qu’un danseur doit avoir ? Quelles sont ses faiblesses ?
Sans doute, la clé est la motivation. Il faut être motivé de façon constante pour travailler dur et être curieux pour s’intéresser au style, aux professeurs et à la communauté en général. Il faut de la motivation pour continuer à apprendre et pour chercher des danseurs avec qui collaborer et garder un esprit d’ouverture et une énergie positive. L’ego est notre pire ennemi et faiblesse car il nous fait ne plus entendre avec personne, nous isole et nous pousse à ne pas accepter d’aide. Bien évidemment, il nous donne l’ambition qui nous pousse à aller plus loin. Il faut trouver l’équilibre. L’autre ennemi d’un danseur est la paresse.
12. Quels sont les défis auxquels un danseur doit faire face ?
Savoir choisir un projet est un grand défi. Un autre très important est d’apprendre à accepter les critiques ce qui n’est pas toujours évident car la danse est quelque chose de très personnel. Ma danse est juste une extension de moi-même, il est facile d’être très émotionnel en écoutant des critiques. Il y a le risque de penser qu’on ne critique pas seulement ma danse mais moi-même en tant que personne. Et également le défi de rater les mouvements ou un certain style ou juste le fait de mettre du temps pour réussir une chorégraphie ou un mouvement. En dépit de ça, il faut continuer à croire en soi-même. Finalement, pour moi, c’était un grand défi de m’exposer au sein de la communauté de hip-hop devant des grands noms. Il faut se montrer en tant qu’artiste pour grandir dans le métier et cela fait souvent peur.
13. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui essaye de devenir un danseur de hip-hop à Paris ?
Soyez curieux, prenez des cours, cherchez des bons professeurs, allez dans des lieux d’entraînement, rencontrez des gens et amusez-vous. Surtout, n’allez pas dans un cours juste pour prendre le contact professionnel du professeur mais pour vraiment pour apprendre. Allez aussi aux « battles », travaillez dur et surtout faites ce qui vous avez envie de faire et non ce qu’on attend de vous.
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