Devenir Développeur Front-End
Par Sébastien-
Publié le : 28/06/2015
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Lecture 5 min
"Je transforme par exemple une image conçue sous Photoshop ou un autre logiciel de graphisme en un site web opérationnel "
1) Bonjour Sébastien. Pourriez-vous vous présenter ?
Bonjour. Quand j’étais plus jeune, j’ai eu l’occasion de créer des petits sites internet et c’est une activité qui m’a tout de suite plu.
Après le baccalauréat, j’ai donc intégré un IUT Service Réseau et Communication (SRC). J’ai bien aimé tous les cours qui étaient orientés web (programmation, web-design etc). Néanmoins, la partie plus scolaire (cours de mathématiques et français notamment) m’intéressait un peu moins donc j’ai préféré partir.
J’ai ensuite fait l’ITECOM, une école de multimédia à Paris en 1 an, ce qui m’a été très bénéfique car j’ai pu découvrir la vie en entreprise de manière très concrète via l’apprentissage. Je recommande à tous les étudiants de faire l’apprentissage : c’est financièrement très pratique car l’entreprise paye les études, vous rémunère et on acquiert de l’expérience.
Après un début chez The Net Group en tant que Développeur Front-End en apprentissage, j’ai été ensuite embauché à RTL en CDI et j’y suis resté plusieurs années. J’occupe actuellement le poste de Senior Développeur Front-End à Londres à la BBC.
2) En quoi consiste le métier de Développeur Front-End ?
Ma mission est de créer des interfaces web accessibles afin que chaque internaute puisse utiliser les sites internet. Je transforme par exemple une image conçue sous Photoshop ou un autre logiciel de graphisme en un site web opérationnel. Pour ça, je m’occupe du code clientside, c’est-à-dire le code qu’on peut regarder si on fait un clic droit pour afficher le code source de la page. Je programme principalement en utilisant les langages HTML, CSS et JavaScript.
Je travaille aussi en équipe avec notamment des User Experience Designers, des Chefs de Projets, des Graphistes et des Back-end Développeurs.
3) Quelles qualités faut-il pour devenir Développeur Front-End ?
Déjà, il ne faut pas que ce soit un métier alimentaire. Ensuite, il faut vraiment aimer se mettre à la place de l’utilisateur pour que le site soit fonctionnel et accessible sur un nombre très étendu de navigateurs ou smartphones. Un internaute peut fermer très rapidement un site dû à la longueur du temps d’affichage donc on va aussi se charger des performances globales d’un site web. Le Développeur Front-End s’assurera également de l’ergonomie, de l’accessibilité et de la portabilité du site. Tout ces process sont aussi étudiés en amont avec les Project Managers puis retranscrits en code derrière. Il ne faut pas avoir peur de rester devant l’écran, même en dehors des horaires du travail car il faut s’intéresser naturellement aux dernières nouvelles technologies, chercher à comprendre comment un site qu’on visite a réussi à mettre en place telles ou telles fonctionnalités.
Enfin, il faut aimer le challenge et ne pas avoir peur de bloquer pendant des heures sur un bout de code.
4) Quelle formation conseilleriez-vous pour devenir Développeur Front-End ?
Je pense que la meilleure formation est d’être autodidacte car on peut devenir Développeur Front-End en se formant seul sur Internet et en pratiquant ce qu’on apprend au fur et à mesure. Pour bien programmer, il n’y a pas de secret, il faut pratiquer et aimer ça.
Je conseille vivement les formations en alternance car elles apportent un réel plus quant aux formations pure théoriques. Un premier pas en entreprise est une valeur sure aujourd’hui car on est au coeur du métier.
Dans tous mes entretiens et sur tous mes postes, on ne m’a jamais demandé mes diplômes car on me juge surtout sur mes compétences.
5) Quelles sont les perspectives de carrière ?
On peut passer « Lead Developer » pour encadrer d’autres développeurs et les orienter sur les choix technologiques pour programmer un site ou même passer « Responsable d’équipe » pour encadrer tout une équipe de développement.
6) A quelle rémunération peut-on prétendre en tant que jeune Développeur Front-End ?
Pour avoir travaillé sur ce poste dans plusieurs pays, cela dépend :
– En France, on commence vers 28k€ bruts annuels en tant que Junior. Quand on passe Senior, ça tourne aux alentours de 45€k – 52€k.
– En Australie, ça tourne autour de 65k dollars australiens pour un junior et 100k $ pour un Senior.
– Au Royaume-Uni entre 35k£ junior et 50k£ – £85k Senior.
Après ces chiffres restent approximatifs, les salaires sont très variables et ça dépendra aussi des compétences et de la mentalité. Un développeur qui est un petit génie mais qui n’est pas sociable au sein de l’entreprise ne sera pas forcément une bonne recrue. C’est un tout et un développeur bosse avec beaucoup de gens donc il se doit d’être ouvert d’esprit.
7) Quelles différences y a-t-il à travailler en Web-Agency plutôt que chez le client ?
En Web-Agency, c’est le client qui décide car c’est lui qui est roi. A ce titre, on n’a pas forcément le temps nécessaire qu’on voudrait avoir pour réaliser le site et on doit travailler dans des délais très serrés. Ca implique parfois des choix techniques rapides et indésirables.
Je désire personnellement garder une certaine liberté dans mon travail. Je préfère donc travailler chez un client directement, on est souvent moins dans le rush. J’aime aussi travailler sur un projet et le voir avancer, le faire évoluer.
8) Pensez-vous que le métier de Développeur Front-End soit un métier d’avenir ?
Oui même si le métier change petit à petit. Par exemple, le Développeur Front-End ne va plus se contenter de faire de simples pages statiques en HTML, il va également devoir coder des pages responsive pour s’adapter aux mobiles ou même utiliser des technologies aujourd’hui utilisées en Front-end, mais côté serveur (back-end).
De manière générale, tout ce qui touche au Web va continuer à progresser donc la demande en développeurs restera forte.
9) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes pour exercer ce métier ?
Déjà, on ne fait pas ce métier par hasard. Il faut que ce soit une vraie envie et commencer par bidouiller en informatique est souvent un bon départ.
Il faut rester attiré par le web en général et aimer faire de la veille technologique car il est nécessaire aussi de toujours savoir bien s’adapter : par exemple la manière de coder et les outils qu’on utilise peuvent varier d’une année à l’autre. Ca peut donc être frustrant d’apprendre un framework (= un outil de développement) qu’on aura au final utilisé qu’une
seule fois. Par exemple, La manière dont on codait il y a 10ans est aujourd’hui presque révolue, c’est un tout autre métier.
10) Conseilleriez-vous de partir travailler à l’étranger ?
Dans mon domaine, partir travailler à l’étranger est extrêmement formateur car les meilleurs développeurs se trouvent majoritairement dans les pays Anglo-Saxons. L’expérience à l’étranger est donc idéale pour se perfectionner. Le retour en France peut ouvrir de nombreuses opportunités.
11) Merci de votre interview. Je vous laisse le mot de la fin.
Un dernier conseil aux étudiants : ne pas se focaliser sur les grands noms d’entreprise. On a tendance à apprendre plus vite dans une petite structure type PME car on est moins freiné par le jeu politique d’une grande entreprise. Bon courage à vous !
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