Devenir Directrice des Soins Conseillère Technique Régionale
Par Catherine-
Publié le : 15/12/2015
-
Lecture 2 min
" J’ai la chance d’avoir de l’autonomie dans mon travail, la possibilité de développer des projets et j’aime rencontrer plein de personnes différentes "
1. Bonjour Catherine. Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Directrice des Soins Conseillère Technique Régionale (CTR) dans une Agence Régionale de Santé (ARS) depuis plusieurs années.
J’ai eu plusieurs vies : tout d’abord j’ai fait une formation infirmière. Une fois diplômée, j’ai vu des limites dans les connaissances et j’ai eu envie d’apprendre davantage. J’étais curieuse et voulais aller plus loin dans ma réflexion. J’ai ensuite fait une formation universitaire avant de passer le concours d’entrée à l’école des cadres, et enchaîner avec un doctorat en sciences. Enfin, j’ai passé le concours pour devenir Directeur des Soins (DS) et suivi la formation à l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP).
Même si je n’avais pas un projet préétabli, j’ai toujours suivi un cursus professionnel. Ma démarche était de faire en sorte que le milieu universitaire vienne alimenter le milieu professionnel et vice versa. Quand j’ai fait mon doctorat, le contexte n’était pas celui d’aujourd’hui mais j’avais envie de continuer d’apprendre et de comprendre.
Aujourd’hui, en plus de ma fonction CTR, je continue à collaborer avec l’Université en donnant des cours et en encadrant des travaux. J’ai également une activité associative à travers mon implication dans l’Association de Recherche en Soins Infirmiers (ARSI) créée en 1983.
2. En quoi consiste votre métier ?
Dans les textes règlementaires pour les DS, il est prévu qu’ils puissent intégrer les ARS en tant que Conseiller Pédagogique Régional (CPR) ou Conseiller technique régional (CTR). Ils sont mis à disposition pendant trois ans reconductibles.
Le CTR apporte son expertise sur des dossiers tels que les pratiques professionnelles et l’organisation des soins alors que le CPR travaille sur le suivi pédagogique ou l’accompagnement de la réingénierie des formations.
3. Quelle formation faut-il suivre ?
Pour devenir CTR, il faut être Directeurs des Soins et donc passer le concours national. Ensuite il faut avoir au moins 5 ans d’exercice professionnelle. Le poste est statutaire. Il n’y a pas d’exigence de diplôme universitaire car ils ne sont pas encore explicitement reconnus dans la fonction publique hospitalière.
Cela dit, l’intégration de la formation infirmière dans le cursus LMD fait qu’aujourd’hui un grand nombre de DS obtiennent des diplômes universitaires (par exemple des masters en sciences de l’éducation ou de gestion) en anticipant les évolutions car ils se disent que peut-être il y aura un jour une reconnaissance de ces diplômes dans la fonction publique et/ou que le milieu universitaire s’ouvrira plus au professionnels paramédicaux.
4. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce métier ?
J’ai eu une longue expérience dans le milieu hospitalier et à un moment donné j’ai eu envie de faire autre chose et j’en ai eu l’opportunité. J’apprécie d’avoir une fonction technique et stratégique, une vision plus globale et des dossiers diversifiés. Je ne dirais pas que c’est mieux d’exercer dans le milieu clinique, c’est juste différent. C’est une continuité de l’activité mais avec une vision plus large.
5. Pourriez-vous décrire une journée « typique » ?
Je n’ai pas de journée type ; j’alterne entre le bureau, des groupes de travail, des rencontres d’équipes du terrain, des universités, des équipes de recherche et de l’enseignement. A mon arrivé j’ai pu faire inscrire sur ma fiche de poste mes activités d’enseignement et de recherche.
6. Quels horaires faites-vous ?
J’ai des horaires flexibles mais je travaille au-delà des 35h, plutôt une semaine d’environ 50-60 heures.
7. Ce métier permet-il un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée ?
Oui, surtout grâce à la flexibilité des horaires mais aussi l’intérêt que je porte à mon travail. J’ai la chance d’avoir de l’autonomie dans mon travail, la possibilité de développer des projets et j’aime rencontrer plein de personnes différentes et faire des activités diversifiées.
Chaque DS en poste dans une ARS peut concevoir la fonction de CTR différemment en fonction de ses missions. De façon générale, tous les CTR ne font pas exactement la même chose dans toutes les ARS.
8. Quel est le salaire brut mensuel en début et fin de carrière ?
Les DS sont sur une grille de la fonction publique hospitalière, le salaire est fonction de chaque parcours professionnel et les grilles du statut précédent (par exemple le nombre d’année durant lesquelles une personne a été cadre de santé ou cadre supérieur de santé avant de devenir DS). Chaque DS est rémunéré selon l’échelon correspondant à sa propre progression de carrière.
(NDLR : il existe 8 échelons avec une durée dans chaque échelon d’environ 2 ans. Il existe une distinction entre le grade classe normale et le grade hors classe (qui est mieux rémunéré). Au premier échelon le salaire brut est entre 2 300 et 2 600 euros et au 8eme échelon le salaire est entre 3 400 et 3 800 euros).
9. Quelles sont les perspectives d’évolution ?
Dans toutes les ARS, il y a généralement un CTR et un CPR, mais dans certaines régions plus petites, la même personne peut exercer les deux fonctions. Cette situation peut être amenée à évoluer avec le regroupement des régions. Exceptionnellement en Ile-de-France il y en un CTR et deux CPR. Les DS peuvent aussi exercer au sein de la DGOS au Ministère de la Santé.
10. Il y a-t-il des sécificités au métier ?
Oui, car en tant que DS nous avons une connaissance des soins, des établissements de santé et/ou des instituts de formation et une expérience professionnelle dans ces secteurs d’activité que peu de gens ont dans les ARS.
Inspirez vos ami-es en leur partageant ce métier :
Laissez-vous inspirer par ...
Journaliste scientifique
Par Pierre Barthélémy
Consultant en Stratégie
Par Rémi Said
Enseignant au collège et lycée
Par Philippe
Magistrat
Par Thierry Drack