Gonzague de Blignières, fondateur de Barclays Private Equity
Par Gonzague de Blignières-
Publié le : 26/10/2016
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Lecture 3 min
1) Bonjour. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots à nos lecteurs ?
Bonjour. 60 ans, 4 enfants, mariés et 8 petits enfants bientôt c’est cela le centre de mon existence. Je suis un entrepreneur qui aide les entreprises à grandir en les aidant par exemple à se financer. Je ne me définis pas comme un financier, mais comme un « philentrepreneur ».
2) Au cours de votre formation (école d’ingénieur, licence en mathématiques et DEA en physique), qu’est-ce qui vous a poussé à travailler en finance ? Y a-t-il par exemple des synergies entre la physique et la finance ?
Je n’étais absolument pas destiné à la finance. Je dois plus ma carrière à mon goût pour les rencontres qu’à mes études. L’élément déclencheur qui m’a poussé à entrer en finance a été une rencontre à la cantine lorsque j’étais en stage à la BNP. Je me suis assis par hasard à la table d’un homme qui mangeait seul, on a discuté et il s’est avéré qu’il cherchait quelqu’un pour le remplacer car il changeait de poste. Il m’a présenté à son patron, Michel Bouissou. Le feeling est bien passé et quelques temps plus tard, je décrochais mon premier job dans la finance d’entreprise, le capital investissement. Les entreprises dans lesquelles j’investissais étaient des start-ups high tech type Picogiga, dont le cœur de métier était le dépôt de couches minces monocristallines réalisé par épitaxie par jet moléculaire. Comme j’avais fait de la physique durant mes études, ça m’a permis de bien comprendre l’activité et le secteur de mes clients.
3) Pouvez-vous nous raconter comment vous avez créé Barclays Private Equity France ?
En 1992, je quittais Charterhouse pour des raisons personnelles. J’ai alors rejoint Barclays, qui, à l’époque, était THE banque. Ma mission consistait à créer un fonds de Private Equity. Ils m’ont donné les moyens de mon ambition : il ne me restait plus qu’à recruter une équipe.
4) Qu’est-ce qui vous a poussé à vous engager dans l’associatif ?
J’ai toujours été motivé par le bien commun. Cela m’a toujours nourri de chercher à changer le monde et à apporter mon aide aux autres. Un homme se construit plus parce qu’il donne que par ce qu’il gagne.
5) Avec du recul, y a-t-il des choses que vous feriez différemment ?
Non. Je ne regarde pas en arrière.
6) En quoi consiste le métier d’investisseur en capital ?
Il consiste à collecter des fonds auprès de grandes institutions pour les investir dans des entreprises non côtés. Il y a 4 métiers : – Venture Capital (Création) – Capital Développement (Entreprise de Taille Intermédiaire, Petite et Moyenne Entreprise) – LBO (Capital transmission) – Capital Retournement (Entreprise en difficultés) Ces 4 métiers se déclinent ensuite en small, mid et large capitalisation. Le jeu consiste ensuite à savoir si l’hypothèse qu’on fait est crédible ou non : par exemple, est-ce que le marché d’ici 3 à 5 ans vaudra-t-il le coup d’y investir ?
7) Quelle(s) formation(s)/parcours faut-il pour travailler en Private Equity ?
Sur le papier, il faut un diplôme d’une école de commerce ou d’ingénieur de 1er rang (HEC, ESSEC, Polytechniques, Mines de Paris, Centrale…), 2 ou 3 ans d’expérience en fusions acquisitions, audit, conseil en stratégie ou dans une structure de financement dans les banques. Il faut surtout être curieux, ne pas avoir de certitudes mais des convictions, pouvoir séduire pour convaincre, savoir se laisser convaincre et surtout, avoir du bon sens.
8) Quelle rémunération peut espérer un jeune diplômé ?
Un jeune diplômé avec deux ans d’expérience peut s’attendre à environ 4 ou 6 000 euros brut par mois. Il y a 3 formes de rémunération : le salaire, le bonus et le carried interest.
9) Quels sont les inconvénients à travailler en Private Equity ?
Déjà, on travaille beaucoup : on est loin des 35h par semaine. Ensuite, quand on a certaines valeurs, on peut être confronté à des choix difficiles, notamment avec le manager, par exemple s’il pense qu’il faut garder une filiale alors qu’il est financièrement préférable de s’en séparer. Mais globalement on apprend tous les jours. C’est une formidable courbe d’apprentissage sur tous les plans.
10) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes souhaitant travailler dans le Private Equity ? Pensez-vous que ce soit une filière qui recrutera dans les prochaines années ?
Il faut y entrer tôt. Si le conseil en stratégie ou l’audit sont de bons tremplins pour accéder au Private Equity, l’entrepreneuriat est également valorisé et valorisant. Il faut également savoir travailler en équipe, ne pas être effacé car on côtoie des personnalités fortes, savoir prendre des risques et donner son opinion. Il faut aussi ne pas être mauvais avec les chiffres pour pouvoir faire et interpréter des tableaux Excel. Le Private Equity reste une « niche » qui recrute régulièrement mais peu.
11) Quels conseils donneriez-vous aux jeunes pour trouver leur orientation professionnelle ?
Utilisez votre réseau ! Ne négliger aucune rencontre et soyez curieux. Ne pas osez, c’est déjà perdre.
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