Marie, diplômée de l’école du Louvre
Par Marie-
Publié le : 29/07/2015
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Lecture 3 min
L’Ecole du Louvre a d’abord pour vocation de former des professionnels des musées
Bonjour Marie, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Marie, j’ai 27 ans. Je travaille en ce moment à Londres pour un marchand spécialisé en gravures et dessins anciens.
1/ Peux-tu nous présenter le parcours qui t’a amené à ta profession actuelle ?
Après un bac ES, j’ai commencé des études de droit à la catho à Lille que j’ai poursuivies jusqu’à la licence. J’ai ensuite fait une formation en histoire de l’art à l’école du Louvre à Paris. J’y ai suivi le premier cycle (3 ans) et le Master 1.
Pendant mon parcours en histoire de l’art j’ai fait beaucoup de stages, qui ont le plus souvent débouché sur un boulot, parfois simplement pour l’été, ou pour quelques mois mais ça m’a été très utile.
Après mon Master 1, j’ai fait un remplacement de congé maternité dans une galerie d’art moderne à Paris, puis j’ai travaillé pour une maison de ventes aux enchères, Christie’s, dans le département Dessins Anciens (suite à un stage l’année précédente). J’ai quitté Paris pour Londres et depuis un an, je travaille pour un marchand indépendant, spécialisé en dessins et gravures.
2/ Tu as donc fait du droit avant d’entrer à l’école du Louvre, pour quelles raisons ? Qu’est-ce que cela t’a apporté ?
Je suis entrée à la fac de droit à reculons…. Je voulais vraiment faire de l’histoire de l’art mais entre les avis de mes profs au lycée, celui de mes parents, etc, je me suis décidée à faire plutôt des études « sérieuses ».
Et finalement, mes études de droit m’ont énormément apporté. D’abord en amitiés, mais ça c’est autre chose…
Sur le plan scolaire, cela m’a appris à me cadrer, à savoir travailler, et à développer une structure dans mon discours. Professionnellement, cela m’apporte une crédibilité supplémentaire auprès de mes interlocuteurs et dans mon CV, et une familiarité avec les questions juridiques qui sont nombreuse dans mon secteur. Je ne suis pas une professionnelle du droit, mais je sais vers qui me tourner selon les situations, et quelles attitudes adopter.
Enfin, je ne l’ai pas fait mais beaucoup d’étudiants en droit qui se tournent vers l’histoire de l’art le font dans l’objectif de passer le concours de Commissaire-Priseur. Le droit n’est plus alors une option puisque c’est une condition essentielle d’inscription au concours, qui comporte également des épreuves juridiques.
3/ Peux-tu nous en dire plus sur l’école du Louvre ?
L’admission à l’école du Louvre est soumise à un concours d’entrée, relativement sélectif. La scolarité s’organise ensuite de la même façon qu’à la fac : premier cycle de trois ans, Master1, Master 2, etc.
Le premier cycle demande pas mal de travail personnel, et beaucoup de mémoire ! Mais les cours sont absolument passionnants, les profs géniaux et le cadre magique. Que du bon !
Le bémol est à mettre sur l’ambiance entre les élèves. Après une expérience étudiante à Lille très festive, l’arrivée dans une atmosphère un peu élitiste parisienne a été un petit choc. Mais j’ai survécu !
4/ Quelles expériences professionnelles as-tu eu dans le domaine de l’art ? Quelle est ta spécialité ?
Je suis spécialisée en gravures et dessins anciens. J’ai travaillé en galerie, en maison de vente, et maintenant pour un marchand indépendant (sans galerie donc, nous travaillons en bureau).
5/ Sais-tu ce que font tes camarades de l’école de Louvre ? Quels sont les débouchés à la sortie ?
L’Ecole du Louvre a d’abord pour vocation de former des professionnels des musées, j’ai donc pas mal d’amis qui se sont engagés dans cette voie-là. L’histoire de l’art est aussi assez propice à la recherches, j’ai donc des amis qui poursuivent toujours leurs études, en thèse.
Enfin, dans le marché de l’art, le pôle d’attraction principal sont les maisons de ventes, qui sont plus faciles d’accès pour des premiers emplois.
La question des débouchés est un peu délicate. C’est effectivement un milieu assez difficile, relativement précaire. Il est difficile et parfois long de trouver un emploi dans sa spécialité, stable, et avec un salaire correct. Il faut bien être conscient de cela et le faire en connaissance de cause.
6/ Dirais-tu qu’il s’agit d’un métier « passion » ou d’un métier « raison » ?
Passion !
7/ Aujourd’hui tu es à Londres, est-ce un souhait personnel ou par « obligation » professionnelle ?
C’est un souhait personnel, j’avais envie de découvrir autre chose. Londres était la destination idéale car le marché de l’emploi dans mon secteur est beaucoup plus fluide qu’en France et cela me permet d’acquérir des compétences professionnelles nouvelles.
8/ Où te vois-tu demain ? Qu’aimerais-tu faire ? Quelles sont les évolutions possibles ?
J’aimerais dans l’idéal continuer à me perfectionner encore pendant 5/10 ans, peut être à nouveau dans une maison de vente, avec pour objectif final de travailler de façon indépendante et de monter ma galerie.
9/ Quels conseils donnerais-tu à des lycéens ou des étudiants qui souhaitent s’orienter dans ton domaine ?
Etre conscient des difficultés du secteur, et des compromis que cela implique. Et faire beaucoup, beaucoup de stages et de petits boulots dans ce domaine, le plus tôt possible.
10/ Je te laisse le mot de la fin si tu le veux…
Au revoir.
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