Meryem, étudiante en thèse CIFRE
Par Meryem-
Publié le : 10/10/2012
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Lecture 2 min
Faire une thèse est une décision qui doit avoir mûrie dans la tête depuis longtemps
1) Bonjour Meryem. Pourriez-vous commencer par présenter votre parcours ?
Bonjour. J’ai eu mon Bac français au Maroc voie Economique et Sociale, spécialité mathématiques avec une mention Assez Bien.
Je suis ensuite venue en France où j’ai fait deux premières années de licence à la Sorbonne parcours Economie (et pas gestion). J’ai ensuite fait 3 ans à Dauphine, de la licence au master 2 spécialité Economie industrielle et stratégie d’entreprises. Je fais actuellement un doctorat en économie dans une grande entreprise.
2) Pourquoi avoir choisi de faire vos études en France ?
Principalement parce que l’enseignement y est de meilleure qualité et qu’il y a de meilleures opportunités d’embauche à la fin.
3) Y a-t-il une grande différence entre étudier en France et au Maroc ?
Quand on est issu d’un lycée français, non. On n’est pas vraiment dépaysé. Toutefois, pour les autres issus de lycées marocains, il y a beaucoup d’échecs, surtout pendant les premières années de licence.
4) Pourquoi avoir choisi de faire une thèse ?
Je veux être spécialiste dans un domaine précis et aussi parce que cela permet d’avoir un meilleur diplôme, plus formateur et une expérience professionnelle valorisante. Faire une thèse permet donc de faire une pierre deux coups.
5) Est-ce difficile d’obtenir une thèse ?
Oui car c’est très administratif (il faut s’y prendre au moins 8 à 9 mois d’avance, chercher un directeur de thèse, un sujet de thèse, l’entreprise qui financera les études, préparer le dossier etc) : c’est très long et cela fonctionne surtout par réseaux.
Il faut avoir un réseau bien établi pour deux raisons:
1) C’est un engagement lourd pour l’étudiant (3 ans minimum d’études après le Bac+5)
2) Il faut trouver l’entreprise qui encadre la thèse et qui la finance. C’est un financement lourd. En plus de l’entreprise, il faut trouver un laboratoire qui dispose d’une certaine renommée (à l’international si possible).
6) Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un voulant faire une thèse ?
Se rapprocher de ses professeurs au moins 2 ans à l’avance. Faire une thèse est une décision qui doit avoir mûrie dans la tête depuis longtemps, multiplier les contacts avec des interlocuteurs utiles tels que : l’entreprise dans laquelle on veut faire la thèse, connaître le recruteur, faire savoir au recruteur qu’on est valable et fiable, faire un stage idéalement dans l’entreprise en question car cela permet de faire un » test » pour savoir si on est vraiment capable de mener à bien une thèse pendant 3 ans.
7) Quelles sont les difficultés quand on travaille à l’étranger ?
Je dirai en premier : l’obtention des papiers en règle (visa) puis vient les démarches que le recruteur doit faire pour pouvoir embaucher un étranger plutôt qu’un autochtone, déterminer les vrais besoins des recruteurs (ce n’est pas la même culture d’entreprise d’un pays à l’autre, pas la même communication etc).
8) Est-ce un réel plus de travailler à l’étranger ?
Oui c’est un réel plus car cela constitue un enrichissement personnel, professionnel et culturel. L’expérience à l’étranger fait qu’on est plus attractif dans le pays auquel on est originaire. La France occupe une place prépondérante dans l’économie marocaine.
9) N’est-ce pas trop dur de quitter ses proches pour partir à l’étranger ?
Si, c’est la chose la plus dure, ce ne m’a pas été trop difficile de m’adapter à la France. Cependant, il faut être fort psychologiquement, s’assumer toute seule et faire un travail de fond sur soi.
Beaucoup de gens qui ont eu le Bac avec mention TB ont échoué car ils n’avaient pas d’instance familiale stable et proche d’eux.
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