Susanne, de traductrice à fermière
Par Susanne-
Publié le : 22/11/2015
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Lecture 2 min
Osez et donnez-vous les moyens de réussir : le plaisir d'apprendre et de travailler est la clé de la motivation!
Susanne a écrit à Vocajob pour témoigner de son riche parcours. Nous vous publions son portrait.
Bonjour,
Avant toute chose, je voudrais faire passer le message que rien n’est jamais figé et qu’aucune orientation n’est jamais définitive ni « irréversible »! On raconte aux jeunes qu’ils n’ont pas le droit à « l’erreur » sous peine de « perdre une année », alors que du temps passé à apprendre (la vie, la/les culture(s)) n’est jamais perdu. Je précise: je suis de nationalité allemande et installée depuis 26 ans dans le nord de la France.
Mon parcours commence en Allemagne avec l’obtention du bac et un diplôme de traductrice-interprète (français/espagnol) et de correspondance commerciale en anglais.
Arrivée en France, j’ai fait un remplacement de congé maternité en tant que secrétaire commerciale, puis j’ai eu un CDI comme correspondante commerciale. J’ai eu l’opportunité de devenir assistante de direction d’un tout petit service nouvellement créé au sein de l’entreprise avant de prendre un congé de maternité, renouvelé trois fois puis prendre définitivement congé…
Par la suite, j’ai passé l’habilitation de l’Education Nationale (EN) et ai enseigné pendant 10 ans l’allemand à l’école primaire, mais mon poste a été supprimé, comme celui de tous les vacataires de l’EN, pour des raisons financières… J’ai donc repris le secrétariat de l’entreprise familiale (mon mari est agriculteur exploitant) et assure depuis quelques années la tenue des comptes, « la paperasse », et l’intendance à la ferme. Comme mon mari est fortement sollicité pour témoigner de sa façon de cultiver (semis direct sous couvert, agroforesterie…) et membre de l’APAD62 (Association pour la Promotion de l’Agriculture Durable), je l’assiste dans ces tâches administratives (logistique, conception de présentations, diaporamas…), et j’ai créé une page internet de l’exploitation. Actuellement, je travaille à la création d’un flash code pour renvoyer sur le site, et renouvelle la signalétique (avec le flash code!) de l’exploitation.
Je vous entends dire: et le diplôme de traductrice, 5 années de formation, ça n’a servi à rien ?!? Alors je vous réponds franchement: oui… et non.
Je n’ai jamais gagné ma vie avec mon diplôme. Les seules traductions que j’ai faites ont été réalisées à titre bénévole pour Handicap International. En ce sens, il ne m’a servi à rien.
Mais je me suis construite pendant ce temps, j’ai grandi, j’ai appris à aller jusqu’au bout, et j’ai pu apprécier les efforts – et la récompense. Sans diplôme, je n’aurais jamais pu travailler comme je l’ai fait.
Or, il fallait que je travaille pour vivre, je me suis « vendue en-dessous de mon prix » – mais je me suis éclatée à chaque fois ! En travaillant, je me suis rendue compte de ce que j’aimais vraiment : le contact et le service. J’ai appris « sur le tas » à chaque expérience, que ce soit en correspondante commerciale ou secrétaire ou encore avec les enfants. Le poste « à la maison » me permet d’évoluer en tant qu’autodidacte: créer un site web, accueillir des stagiaires et groupes d’élèves à la ferme… et témoigner auprès de vous 🙂
Et pour conclure selon Sénèque: « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »
Osez et donnez-vous les moyens de réussir : le plaisir d’apprendre et de travailler est la clé de la motivation!
Bonne réussite à vous et bon vent à tous!
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